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Just a Finger : Galerie Littéraire
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Just a Finger : Galerie Littéraire
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26 septembre 2020

Est-ce une chance ?

  

Un vieux paysan chinois possédait un cheval d’une rare puissance et d’une telle beauté que les plus riches du pays lui en avaient offert de fortes sommes.

- Jamais je ne le vendrai, répondait le vieux paysan. Je l’aime comme mon fils.

Un jour, il se rendit à l’écurie et trouva la porte ouverte, le licol cassé. Son cheval avait disparu.

Son fils et ses voisins partirent à sa recherche, sans succès.

- Tu n’as pas de chance, dit son voisin. Ton unique bête et la voilà perdue.

- Est-ce une chance, est-ce une malchance, qui peut le dire ? dit le vieux paysan.

Quelques jours plus tard il découvrit devant sa ferme une douzaine de chevaux sauvages. Son cheval les avait attirés derrière lui en revenant du fond de la plaine où il s’était enfui.

Voyant cela, son voisin lui dit :
- Tu as de la chance, te voilà propriétaire de toutes ces bêtes.

- Est-ce une chance, est-ce une malchance, qui peut le savoir ? répondit le paysan.

Son fils, en dressant les chevaux sauvages, tomba et se brisa net les deux jambes.

- Tu n’as pas de chance, lui dit son voisin. Ton fils va être immobilisé pour longtemps alors que tu en as grand besoin pour te seconder.

- Est-ce une chance, est-ce une malchance, dit le paysan. Qui peut le dire ?

Quinze jours plus tard, une troupe de soldats et d’officiers fit irruption dans le village. Ils enrôlèrent de force tous les jeunes gens valides pour partir faire la guerre. Tous, sauf le fils du paysan qui n’était pas encore guéri.

Son voisin lui dit :
-Tu as de la chance, ton fils ne doit pas partir faire cette sale guerre. On ne sait pas dans quel état nos enfants vont en revenir.

- Est-ce une chance, est-ce une malchance, dit le paysan. Qui peut le savoir ?

Quelques mois plus tard la guerre s’acheva. Certains n’en revinrent pas. Mais d’autres rentrèrent, couverts de gloire et chargés d’un riche butin de guerre.

- Tu n’as pas de chance, dit le voisin, ton fils n'est pas revenu riche de la guerre.

- Est-ce une chance est-ce une malchance ? Qui peut le dire ? dit le vieux paysan.

«Richesse vite accumulée, richesse vite dilapidée» dit le proverbe. Et la misère réapparut, encore plus dure à supporter suite à une période d'abondance.

- Tu as de la chance, dit le voisin. Ton fils n’est pas rentré riche de la guerre, mais il n'est pas tombé dans cette misère noire et démoralisante où sont en train de sombrer nos propres enfants.

- Est-ce une chance, est-ce une malchance, dit le vieux paysan ? Qui peut le savoir...

Conte de sagesse taoïste

E J Lazenby Photography

Cet homme était tout ce que je désirais
mais je n’ai pu l’acheter
car il n’avait pas de prix

et les hommes qui se vendent
cessent automatiquement de m’intéresser

je n’ai pu le posséder
car mes bras n’arrivaient pas
à embrasser ses pensées
ses pleurs
ses rires ses passions
ses humeurs introspectives

et c’est une chance

car les hommes que l’on possède facilement
cessent automatiquement de m’intéresser

je n’ai pu le retenir
car si j’ouvrais la fenêtre
il s’envolait avec les oiseaux de l’arbre le plus feuillu
de mon jardin

(il se nichait dans les grands peupliers
orangés de l’automne)

et moi
j’aime avoir
une maison aux fenêtres ouvertes

et les hommes qui ne savent pas voler
comme le dit Girondo
cessent automatiquement de m’intéresser

cet homme était tout ce que je désirais

ma peau entre ses mains était un livre
qui s’ouvrait sur le monde
et dans mon corps il écrivait les carnets
de ses futurs voyages

je le sais car pour m’avoir tant caressée
ma peau est plus douce

et les hommes qui n’aiment pas la peau
d’une femme
cessent automatiquement de m’intéresser

cet homme est parti sans rien dire
je ne sais si je l’ai rêvé

car les hommes que je rêve
sont tellement impossibles
qu’automatiquement ils cessent de m’intéresser

Anamaría Mayol, Cet homme

Robin Isely

- Trottine-t-elle
 cette chancelante chance ?
- Parfois elle boite !

©   Justinius Digitus, Souvent elle tombe

 

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
J
La chance est un oiseau de proie survolant un aveugle aux yeux bandés.<br /> <br /> <br /> <br /> Serge Gainsbourg
Répondre
J
Siempre has tenido muy buenos instintos, Fernandito !<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> En versión original, esta vez :<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Ese hombre<br /> <br /> <br /> <br /> Ese hombre era todo lo que quería<br /> <br /> pero no pude comprarlo<br /> <br /> porque no tenía precio<br /> <br /> <br /> <br /> y los hombres que se venden<br /> <br /> dejan automáticamente de interesarme<br /> <br /> <br /> <br /> no pude poseerlo<br /> <br /> porque no alcanzaban mis brazos<br /> <br /> para abrazar su intelecto<br /> <br /> su llanto<br /> <br /> su risa su pasión<br /> <br /> su gesto introspectivo<br /> <br /> <br /> <br /> y fue una suerte<br /> <br /> <br /> <br /> porque los hombres fácilmente poseíbles<br /> <br /> dejan automáticamente de interesarme<br /> <br /> <br /> <br /> no pude retenerlo<br /> <br /> porque si abría la ventana<br /> <br /> se iba con los pájaros del árbol más frondoso<br /> <br /> de mi patio<br /> <br /> <br /> <br /> (anidaba en los álamos altos<br /> <br /> y anaranjados del otoño)<br /> <br /> <br /> <br /> y a mI<br /> <br /> me encanta tener<br /> <br /> una casa de ventanas abiertas<br /> <br /> <br /> <br /> y los hombres “que no saben volar“<br /> <br /> como dice Girondo<br /> <br /> dejan automáticamente de interesarme<br /> <br /> <br /> <br /> ese hombre era todo lo que deseaba<br /> <br /> <br /> <br /> mi piel entre sus manos era un libro<br /> <br /> que se abría ante el mundo<br /> <br /> y en mi cuerpo escribía bitácoras<br /> <br /> de sus futuros viajes<br /> <br /> <br /> <br /> lo sé porque de tanto acariciarme<br /> <br /> mi piel está más suave<br /> <br /> <br /> <br /> y los hombres que no aman la piel<br /> <br /> de una mujer<br /> <br /> dejan automáticamente de interesarme<br /> <br /> <br /> <br /> ese hombre se fue sin decir nada<br /> <br /> no sé si lo soñé<br /> <br /> <br /> <br /> porque los hombres que sueño<br /> <br /> son tan imposibles<br /> <br /> que automáticamente dejan de interesarme<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Anamaría Mayol (née à La Pampa, Argentine, en 1953) – Traduit de l’espagnol (Argentine) par Silvia Guzzi.<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Dommage que le troisième texte soit aussi mauvais alors.<br /> <br /> <br /> <br /> Bienvenido a este nuevo espacio
Répondre
T
j'ai adoré ces deux textes <br /> <br /> je ne sais pas pourquoi mais ce blog me semble familier !!!!<br /> <br /> amitié<br /> <br /> tilk
Répondre
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