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Just a Finger : Galerie Littéraire
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Just a Finger : Galerie Littéraire
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22 septembre 2020

L'Été est déjà mort

 

 

Un jour viendra où le jeune dieu sera un homme,
sans souffrance, avec le sourire mort
de l’homme qui a compris. Le soleil lui aussi glisse au loin,
en rougissant les plages. Un jour viendra où le dieu
ne saura plus où étaient les plages de jadis.

On s’éveille un matin : l’été est déjà mort,
dans les yeux grondent encore des splendeurs,
comme hier, et à l’oreille le fracas du soleil
devenu sang. Le monde a changé de couleur.
La montagne ne touche plus le ciel ; les nuages
ne s’amoncellent plus comme les fruits ; dans l’eau
pas un galet n’affleure. Un corps d’homme
se courbe pensif, où respirait un dieu.

C’est la fin du grand soleil d’été et de l’odeur de terre
et de la route libre, animée par un peuple
qui ignorait la mort. On ne meurt pas l’été.
Si quelqu’un venait à disparaître, il y avait le jeune dieu
qui vivait pour les autres et ignorait la mort.
Sur lui, la tristesse n’était que l’ombre d’un nuage.
Son pas étonnait la terre.

Maintenant,
la lassitude pèse sur les membres de cet homme,
sans souffrance : la calme lassitude d’une aube
ouvrant un jour de pluie. Les plages assombries
sur lesquelles jadis il n’avait qu’à poser son regard
ne connaissent plus le dieu. Et l’océan de l’air
ne revit plus au souffle. Les lèvres de l’homme
se plissent résignées, pour sourire devant la terre.

Cesare Pavese, Mythe (Travailler fatigue)

Pin de cuquitas salitas

Mito

Verrà il giorno che il giovane dio sarà un uomo,
senza pena, col morto sorriso dell'uomo
che ha compreso. Anche il sole trascorre remoto
arrossando le spiagge. Verrà il giorno che il dio
non saprà più dov'erano le spiagge d'un tempo.

Ci si sveglia un mattino che è morta l'estate,
e negli occhi tumultuano ancora splendori
come ieri, e all'orecchio i fragori del sole
fatto sangue. È mutato il colore del mondo.
La montagna non tocca piú il cielo; le nubi
non s'ammassano piú come frutti; nell'acqua
non traspare più un ciottolo. Il corpo di un uomo
pensieroso si piega, dove un dio respirava.

Il gran sole è finito, e l'odore di terra,
e la libera strada, colorata di gente
che ignorava la morte. Non si muore d'estate.
Se qualcuno spariva, c'era il giovane dio
che viveva per tutti e ignorava la morte.
Su di lui la tristezza era un'ombra di nube.
Il suo passo stupiva la terra.

Ora pesa
la stanchezza su tutte le membra dell'uomo,
senza pena, la calma stanchezza dell'alba
che apre un giorno di pioggia. Le spiagge oscurate
non conoscono il giovane, che un tempo bastava
le guardasse. Né il mare dell'aria rivive
al respiro. Si piegano le labbra dell'uomo
rassegnate, a sorridere davanti alla terra.

Cesare Pavese, Mito


Song for Autumn


C'est une chanson de sous le sol
This a song from beneath the ground

Je fais seulement écho au son d'octobre,
I only echo October's sound,

Baisée sur le ventre dans une demi-vie,
Belly-kissed into some half-life,

Debout nu pour être crucifié
Standing naked to be crucified

Sur les plaines tempérées, nous parlons en flammes,
On tempered plains we speak in flames,

Questions déchirant à contre-courant
Questions ripping against the grain

Les enfants crient au déjà encadré
Children scream at the already-framed

Nous sommes trop inquiets pour porter le blâme
We are too restless to shoulder the blame

Je ne veux pas t'attacher
I don't mean to tie you down

Je ne sais juste pas d'où ça vient
I just don't know where it's coming from

Ce vide conduit à l'envie
This emptiness leads to craving

Mon automne, personne vivant ne pouvait toucher sa sagesse
My autumn, no-one alive could touch her wisdom

Son éclat était orné de bijoux et tiré dans la piscine du paradis
Her glint was jewelled and fired in heaven's pool

Ma précieuse cousine, ma jumelle, ma seconde peau,
My precious cousin, my twin, my second skin,

La seule chose que j'ai jamais combattue pour gagner
The only thing I ever fought to win

N'étouffe pas ce que tu veux protéger
Don't suffocate what you want to protect

Elle se lèvera pour l'air et puis tu commenceras sa descente
She'll rise for air and then you'll start her descent

Loin du jardin que tu as construit pour impressionner
Far from the garden you built to impress

Elle est l'ange que tes amis se déshabilleront
She is the angel your friends will undress

Catchers, Song for Autumn 

 

Barbora Biňovcová - Bibora Photography​ Model Marie Hlávková 

Haïku : En transit 

 

 

 

 

 

 

 

 

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