Bien joué

On peut s'entourer de joies infinies
quand on sait bien jouer avec ce qu'on a perdu.
Pascal Quignard, Les paradisiaques

La crainte de l’amour

Car c’est une question.
Comment l’homme aborde-t-il l’amour ?
Que dire d’un amour qui vient d’un défi que, par orgueil, l’on se lance à soi-même ?
C’est le cas de Julien Sorel. On se souvient de la façon dont il s’y est pris pour conquérir madame de Rênal. Jeux de mains, jeux de vilains, si l’on peut dire la chose ainsi. Un soir, Julien est en train de parler. Il touche la main de la jeune femme sans le faire exprès. Elle la retire bien vite. Il prend le refus de madame de Rênal pour du mépris. Il pense alors qu’« il est de son devoir d’obtenir que l’on ne retirât pas cette main quand il la touchait ».
Dès le lendemain soir, « comme le dernier coup de dix heures retentissait encore », il saisit la main de madame de Rênal. Elle la retire aussitôt. Mais « Julien, sans trop savoir ce qu’il faisait, la saisit de nouveau ». Ainsi parvient-il à réussir son coup : « On fit un dernier effort pour la lui ôter, mais enfin cette main lui resta. »  La phrase, qui vient juste après, dit beaucoup : « Son âme fut inondée de bonheur, non qu’il aimât madame de Rênal, mais un affreux supplice vient de cesser. » Stendhal le souligne : « Il avait fait son devoir, et un devoir héroïque. » Aussi met-il l’accent sur l’écart qu’il y a entre le jeune homme et l’amour – et qui se manifeste ainsi par une sorte d’éloignement, et de détachement feint. Le lendemain, en effet, à l’heure du déjeuner, Julien « se dit, d’un ton léger, en descendant au salon : il faut dire à cette femme que je l’aime ». Madame de Rênal, elle, s’étonne : « Quoi ! j’aimerais, se disait-elle, j’aurais de l’amour ! Moi, femme mariée, je serais amoureuse ! » Déjà, note Stendhal, « elle était égarée par une passion qu’elle n’avait jamais éprouvée». Quelques jours après, ayant obtenu ce qu’il désirait, la première pensée qui est venue à l’esprit de Julien a été celle d’une dévalorisation de l’amour : « Mon Dieu ! être heureux, être aimé, n’est-ce que ça ? N’ai-je manqué à rien de ce que je me dois à moi-même ? Ai-je bien joué mon rôle ? ».

Pierre Naveau, L’amour entre émotion et angoisse

10 – Sache te retenir

Tu as surement très envie de lui sauter dessus, et c’est réciproque…
Mais fais-le mariner un peu, histoire qu’il ait encore plus envie de sortir avec toi !
C’est le moment d’user de tous tes charmes :
lance-lui des regards coquins, émoustille ses sens en lui frôlant la main, souris-lui de façon équivoque…
Il n’aura plus que toi dans la tête !
Bien joué !

Utilepourlesfilles, Comment obtenir le mec que tu veux ? par Chloé

Hélène la petite éléphante a bien joué, comme toi.
Elle est fatiguée à présent et voudrait s’endormir.
Toi aussi n’est-ce pas ?
Alors suis-là dans la forêt magique qui endort les enfants.
Vous y croiserez un petit campagnol ensommeillé, Sophie la petite lutine qui ronfle, un perroquet, un petit lapin très fatigué.
Hélène saupoudre un peu de poudre à endormir sur tous ses amis.
Fais comme eux, bâille bien, et endors-toi jusqu’à demain !

Carl-Johan Forssén Ehrlin, La petite éléphante qui veut s'endormir 

Un chef d’orchestre lors d’une répétition :
- Trombone 2, vous jouez trop fort !
Les autres :
- Il n’est pas là ...
- Vous lui direz quand il reviendra !
Symphozik.info

La musique est comme un rêve que je ne peux plus entendre.
Ludwig van Beethoven Lettre à Franz Gerhard Wegeler (novembre 1801)

De toutes les musiques
Rien ne vaut le Silence
Surtout quand c'est bien joué

©   Justinius Digitus 😶
Spianato Imperioso Lusingando Espressivo Nobile graZioso appoggIato Ostinato !!!

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Aie deux doigts
Le ciel t'aidera

À la mémoire des neuf-cent-onze billets (Nine One One) publiés sur Awad

Comments

[justinius]

Il fit venir ses amis et leur demanda s'il avait bien joué jusqu'au bout la farce de la vie. 🎲



Suétone, Vies des Douze Césars